Chères familles et amis du Convoi 73,
Nous nous réunissons de nouveau, comme chaque année, devant la stèle des déportés du Convoi 73 pour un moment de recueillement à la mémoire de nos chers déportés. Depuis l’année dernière, l’environnement de la stèle a d’ailleurs été modifié. Le mur d’enceinte du cimetière a été reconstruit et la parcelle engazonnée ; la stèle, ainsi mise en valeur, est visible de loin depuis le chemin principal.
Se retrouver ensemble, un jour de la semaine, entre Roch Hachana et Kippour où il est de tradition de se rendre dans les cimetières sur la tombe de nos disparus, est devenu pour nous au fil des ans un rendez-vous incontournable et à ne pas manquer.
Cette année, pour la première fois, notre chère Louise ne prendra pas la parole. Sa disparition, si elle nous laisse un grand vide, demande encore plus d’efforts de la part de chacun des membres du Conseil d’administration, de ceux de l’association en général. Nous avons ce matin également une pensée pour Henri Bitran.
Pour rendre hommage aux 878 hommes qui ont été déportés le 15 mai 1944, pour témoigner encore et encore, à l’heure où l’Europe est plongée dans l’effroi et dédiabolise un discours autrefois tu pour placer à la tête de ses Etats des élites extrémistes, au discours nauséabond décomplexé, comme en Hongrie, en Suède ou plus récemment en Italie. Se recueillir aujourd’hui, c’est dire notre douleur partagée, entre nous tous, « cousins » qui se sont rencontrés au fil des ans et les amitiés fidèles depuis 1994 et la publication des 10 annonces dans Le Monde, point de départ de cette formidable aventure mémorielle.
C’est penser aussi à nos amis, ceux d’Israël notamment, qui se sont réunis hier autour de Jacques Hober pour prendre le temps d’évoquer le sort de nos déportés du Convoi 73.
Se recueillir, c’est aussi témoigner, comme l’a fait Daniel Aptekier-Gielibter au Luxembourg au début de ce mois, à l’occasion d’une table ronde autour de ce convoi singulier, exclusivement composé d’hommes âgés de 12 à 73 ans.
Se recueillir, c’est bien sûr transmettre, comme l’est l’outil cher à Louise, « Notre Lien », qu’elle a initié et chapeauté. C’est cette Commission qui est désormais animée par Alain Steinberg, Isy Szeier, Philippe Benadiner, Philippe Magnes et Jean-Jacques Pascal et qui dit notre actualité et valorise les nobles actions telles que la mise en exergue du rôle des Justes, qui collecte des indices des années 40 pour tenter de mieux comprendre l’indicible.
Se recueillir, c’est rassembler, enfin, les jeunes générations également qui disposent aujourd’hui d’un relais au sein de notre association avec la Commission Jeunes, qu’animent Nathanël Weinberg et Alexis Halpérin, notre Vice-président.
Monsieur le rabbin Dalsace, comme à son habitude, nous fait l’amitié de nous accompagner pour cette cérémonie, nous lui en sommes reconnaissants.
Nous vous remercions d’être venus nombreux, en famille ou accompagnés d’amis. J’invite désormais celles et ceux de nos amis qui voudraient s’exprimer au cours de la cérémonie,
ou lire un texte sur leur parent déporté.
À la sortie du cimetière, nous nous rendrons à la Mairie du XXe arrondissement, que nous remercions chaleureusement, pour une pause amicale et réconfortante. Thérèse Silombra
nous a encore une fois gratifié de mets savoureux pour ce déjeuner chaleureux, qu’elle en soit de nouveau ici remerciée, en notre nom.
Profitons de cette occasion pour nous retrouver et nous échanger les voeux de nouvelle année juive. Shana Tova à toutes et tous.
Christophe KUKAWKA,
Président de l’Association des Familles et Amis du Convoi 73